Français et juif séfarade, Paul Amar est né à Alger, en Algérie. A l’âge de dix-sept ans, il part à Paris pour apprendre le métier de coiffeur. En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale durant laquelle il est soldat, il se marie, devient père de deux enfants et revient travailler comme chauffeur de taxi à Alger. Mais, durant la guerre d’Algérie, en 1962, il est rapatrié dans la capitale française, où il exerce à nouveau son métier de chauffeur de taxi. Douze ans plus tard, âgé de cinquante-cinq ans, il découvre par hasard dans une boutique de souvenirs des objets en coquillages.
Dès lors, Paul Amar se met à réaliser une première série de tableaux en trois dimensions avec des coquillages. Il en consomme d’ailleurs sous toutes les formes, afin de disposer d’un stock suffisant. Dans une petite pièce de son appartement qui lui sert d’atelier – il loge dans un HLM à Paris – il meule, cisèle et ajoure moules, bigorneaux et coraux. Il les assemble ensuite avec de la colle, puis les revêt de peinture acrylique ou de vernis à ongles. Enfin, il les fixe à des tiges de fil électrique disposées côte à côte dans des cadres en forme de boîte. Les tableaux se présentent comme des hauts et bas-reliefs et sont illuminés de l’intérieur par des ampoules que l’artiste dissimule dans des coquilles d’oursins. L’ornementation, aux couleurs vives et nacrées, sature les scènes et les confine au sacré.
