Dalla Valle, Antonio

Antonio Dalla Valle (1939 – 2020) est né à Roncio, dans la province de Trente, au nord de l’Italie. L’éducation distante et sévère dispensée par ses parents, ainsi que l’âge avancé de ces derniers, ne favorisent pas son intégration parmi les enfants de son entourage. Durant sa scolarité, le jeune garçon passe alors la plupart de son temps à écrire et à dessiner, seul et en silence, ne manifestant aucun intérêt pour les activités collectives. Plus tard, il travaille comme manœuvre sur des chantiers jusqu’à ce qu’il parte tenter sa chance comme maçon en Allemagne. L’arrachement à sa terre natale et à son milieu le marque profondément, à tel point qu’à son retour en 1962, Dalla Valle est interné dans un établissement psychiatrique. La communication avec le personnel devient vite difficile et c’est par le biais de l’écriture qu’il parvient le mieux à s’exprimer. En 1997, Dalla Valle est accueilli dans un hôpital proche de Crémone et fréquente l’atelier de création de l’institution. Il se met progressivement à recouvrir des morceaux de papier ou de carton d’écrits et de symboles mystérieux. Une fois découpés, il les place dans du plastique transparent ou des boîtes en plexiglas confectionnées par ses soins. Ses travaux sont par la suite entourés de ficelle ou de ruban adhésif, Dalla Valle cherchant par ce procédé à les orner et à les cacher tout à la fois. Ses sculptures, empreintes de mystère, apparaissent ainsi comme des boîtes magiques dont il est le seul à détenir le secret du contenu. Une fois ses œuvres achevées, il les emporte lors de tous ses déplacements, tel un rituel, avant de les délaisser ou de les détruire, lorsqu’il estime que leur pouvoir et leur fonction particulière sont épuisés. Dalla Valle utilise également son corps comme support d’expression, entourant quotidiennement son pied gauche d’une bande de tissu et parant ses poignets des nombreuses montres qu’il collectionne et qu’il porte en guise d’amulettes symboliques.