Né dans la Lozère, en France, Auguste Forestier (1887-1958) est le septième enfant d’une famille d’agriculteurs. Le jeune garçon est fasciné depuis toujours par les trains et fugue à plusieurs reprises par ce moyen de locomotion. En 1914, il aurait tenté de faire dérailler un convoi en accumulant des cailloux sur les rails. A la suite de cet incident, et malgré le fait qu’aucun déraillement ne soit véritablement attesté, Auguste Forestier est interné à l’âge de vingt-sept ans dans un hôpital psychiatrique où il demeure jusqu’à sa mort.
Il assume au sein de l’établissement quelques travaux de manutention et travaille comme aide de cuisine. Mais, durant son temps libre, il dessine aux crayons de couleur, fabrique des médailles qu’il arbore fièrement et sculpte des os de boucherie qu’il se procure dans les cuisines de l’institution. Plus tard, il aménage un petit atelier dans un couloir de l’hôpital et taille des personnages, des animaux et des figures anthropomorphes dans des morceaux de bois récupérés, à l’aide d’un tranchet de cordonnier. Il assortit ses statuettes de tissu ou de cuir, de médailles, de ficelles et de divers déchets ramassés au rebut. Une fois ses œuvres achevées, il les met en vente sur le mur de la cour de l’établissement. Auguste Forestier s’adonne à cette activité créatrice pendant une vingtaine d’années.