Les multiples auteurs réunis dans cette vaste exposition sont des personnes non cultivées, ignorant - volontairement ou non - les modèles et les règles du langage. Patients psychiatriques, médiums, marginaux, ils se révèlent totalement étrangers à l’institution littéraire et abordent l’écriture dans un esprit de désinvolture, d’invention gratuite et irrespectueuse. Chacun s’adonne avec subversion à faire dériver et s’affoler syntaxe, orthographe, alphabet.
Walla, Carlo, Hodinos, Lecoq, notamment, apparaissent comme des intrus, des voleurs, des perturbateurs des convenances langagières. Sens cachés, labyrinthes graphiques, malversations sémantiques et scripturales foisonnent.
Le premier volet de l’exposition rassemble des écrits asilaires, issus de différentes institutions suisses et étrangères. Elle apparaît comme une bibliothèque singulière, riche d’écrits épistoliers, de plaidoyers ou de grimoires. Le deuxième volet regroupe dessins, peintures et broderies où le verbe se mêle à l’image. Dans ces jeux d’écriture, les mots sont manipulés pour en révéler les substances magiques aux effets imprévisibles.
L’Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique à Lausanne a collaboré par un travail de recherche, d’analyse et de rédaction à cette manifestation, qui bénéficie aussi des prêts de collections publiques et privées.
En relation avec l’exposition Écriture en délire:
- Le Théâtre de l’Arsenic, à Lausanne, propose A ma personnagité, par la Compagnie Pasquier-Rossier (12-29.2 2004). Le spectacle est également programmé à Neuchâtel (Théâtre du Pommier, 22-23.4 2004) et à Genève (Théâtre Saint-Gervais, 24.4-16.5 2004).
- La Collection de l’Art Brut et le Théâtre de Vidy-Lausanne présentent La Demoiselle, dite chien sale, par Anne Benoît. Le spectacle est présenté au sein de l’exposition, à la Collection de l’Art Brut (1-6.6 2004) puis au Théâtre de Vidy-Lausanne (8-20.6 2004).




